H - La classe créative
Depuis 2002 , de nouvelles interrogations portent sur la question du lien création innovation notamment dans les milieux urbains à la suite des travaux sur la classe créative développés par Florida (2002) et en France par Chantelot (2008[1]).
Nous avons vu que le processus créatif était d'une nature particulière notamment en matière de connaissances puisqu'il reposait sur la création de qualités esthétiques, de sens et d'émotions et que la nature des connaissances mobilisées étaient de nature tacites et très dépendantes du contexte ( Asheim et Vang, 2005,[2] Chantelot 2008[1]).
Florida met en évidence l'existence d'une classe créative composée de tous les créatifs et divisés en trois catégories :
Les professions impliquées dans la production de nouvelles connaissances et idées : Education/universités, Formation...
Les professions qui encadrent et stimulent la production de connaissances: Management, finance, professions du droit, Marketing.
Les Bohemians qui sont impliqués directement dans le processus créatif, artistique et symbolique : Art, design, médias...
Cette classification (mis à part la présence des Bohemians) est proche des travaux cités précédemment mais insiste sur la nécessité d'attirer le talent dans les villes car il existe un lien important entre talent et croissance. D'autre part, les bohemians jouent un rôle fondamental dans la croissance du fait de l'importance des métiers cités dans la société de la connaissance.
Cette classification met en avant le postulat que la croissance suit les individus talentueux et non l'inverse.
Florida et Oldenburg (1991) s'appuient sur le lien diversité/croissance déjà détaillé en l'élargissant aux individus. Plus une ville est tolérante et favorable à la diversité, plus elle attire les talents et plus la croissance s'installe.