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Niveaux et dimensions de la culture

Les dimensions proposées afin de classifier et distinguer les cultures sont nombreuses. Celles qui sont le plus fréquemment utilisées sont brièvement présentées ci-dessous. Les quatre premiers facteurs sont issus des travaux de Hofstede (cf. par exemple 1980, 1997) qui a classé 40 pays du monde entier. Même si la collecte de données de Hofstede date des années 1967-1973, ses travaux font toujours partie des références majeures dans le domaine de l'analyse culturelle :

  • l'évitement de l'incertitude indique la mesure dans laquelle une personne/société évite les situations incertaines et ambiguës en établissant par exemple des plans très structurés et des règles formelles ;

  • le degré de “masculinité” (par rapport à “féminité”) : indique la mesure dans laquelle une société apprécie des valeurs dites “masculines”, telles que par exemple le fait de “faire carrière”, le goût pour l'argent et les biens matériels (par rapport aux valeurs typiquement associées aux femmes : tolérance, qualité de vie, souci des autres) ;

  • le collectivisme/l'individualisme : oppose les sociétés disposant d'un tissu social serré (organisation par groupes, clans qui s'entraident) et celles à tissu social lâche où chacun ne prend soin que de soi-même et de sa famille ;

  • distance du pouvoir : indique dans quelle mesure une société tolère une distribution inégale du pouvoir dans les organisations ;

  • le style de communication : on distingue les cultures aux messages explicites (la Suisse, l'Allemagne, la Scandinavie, les États-Unis), qui ne demandent pas la référence au contexte, des cultures aux messages implicites où le contexte compte fortement (Moyen-Orient, Japon). Dans les seconds, ce qui est dit doit être interprété en fonction du “comment” il a été dit. Ainsi, un “oui” prononcé par un Japonais peut signifier, selon la situation et l'interlocuteur “oui”, “peut-être” ou “non”. En Suisse, si quelqu'un dit “oui” cela signifie “oui” (sinon, il aurait “clairement” dit autre chose, c'est-à-dire choisi un autre mot) ;

  • l'importance des relations (par rapport aux transactions) : tandis que dans certains pays, notamment les États-Unis, une transaction commerciale (et autre) peut avoir lieu sans connaître le partenaire, d'autres cultures cherchent à créer un lien personnel avant d'établir une relation professionnelle.

ExempleNouer des relations

Dans les cultures “relationnelles”, on boit du thé (pays arabes), de la vodka (Russie), fait une visite au sauna (Finlande) ou, comme en France ou en Chine, passe (beaucoup) de temps à table avant de conclure une affaire. Dans les cultures “transactionnelles”, tout ceci est perçu comme une perte de temps.

  • La perception du temps : le schéma ci-dessous illustre les différences de perception du temps entre Français et Allemands. Dans un système monochronique (le cas de l'Allemagne mais aussi, a fortiori, des Etats-Unis), le temps est “compartimenté”, les individus préfèrent se consacrer à une chose à la fois, les plannings et délais sont respectés. Dans un système polychronique (le cas de la France, mais aussi de la plupart des pays méditerranéens), les individus gèrent plus facilement plusieurs tâches à la fois, ne sont pas gênés par des interruptions, donnent la priorité aux relations personnelles plutôt qu'aux délais.

Schéma : La gestion du temps : comparaison France-Allemagne.
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