Environnement économique et social
CoursOutils transverses

Conclusion

la coordination des politiques économiques, budgétaires, fiscales et sociales européennes

Face à une politique monétaire centrée sur la lutte anti-inflationniste, seule la politique budgétaire permet de gérer les déséquilibres économiques et/ou de soutenir la croissance. Sa coordination avec la politique monétaire renforcerait en outre l'efficacité de la politique économique européenne.

L'expérience du PSC montre ainsi les prochaines étapes de l'UE : une configuration de type fédéral avec une politique budgétaire communautaire à l'instar de la politique monétaire. Cela implique la perte de la souveraineté fiscale des Etats et un renforcement du pouvoir fédéral. Autrement dit, retrouver des marges d'action en matière de politique économique passe par une politique budgétaire commune qui passe à son tour par une union fiscale. Evidemment, la politique sociale ne pourra être mise à l'écart de ce mouvement d'harmonisation. On voit que le point-clef est la volonté politique.

Comme le souligne Edgar Morin (Penser l'Europe, Gallimard, 1987), « les Européens doivent d'abord prendre conscience de leur communauté de destin, ensuite ils pourront définir un dessein commun ».

Le chemin est encore long puisque les politiques budgétaires, fiscales et sociales demeurent de la compétence des Etats. Les résultats décevants de la stratégie de Lisbonne lancée en 2000 témoignent de la difficulté de la coordination des politiques des pays membres (voir point suivant). Mais il est vrai aussi que la stratégie des petits pas a toujours caractérisé l'avancement de l'intégration européenne.

La coordination des politiques économiques : la stratégie de Lisbonne pour la croissance et l'emploi

En mars 2000, lors du Conseil européen de Lisbonne, les dirigeants européens ont fixé pour objectif de faire de l'Europe, d'ici à 2010, "l'économie de connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde".

Ce qu'on appelle « la stratégie de Lisbonne » engage les Etats membres à adopter des objectifs de politique économique et de réforme structurelle communs. Un certain nombre d'objectifs chiffrés ont été définis comme atteindre les 70 % de taux d'emploi ou consacrer 3 % du PIB de l'UE aux dépenses de recherche et de développement. Parmi les autres priorités : le renforcement de l'éducation et de la formation, la promotion des technologies de l'information et de la communication, la modernisation des modèles sociaux.

Le bilan à mi-parcours a révélé un manque de coordination et parfois même d'implication préjudiciable à la réussite des objectifs. Le Conseil européen de mars 2005 s'est résolu à concentrer l'action autour de deux objectifs : la croissance et l'emploi. On parle aujourd'hui de « stratégie de Lisbonne révisée », ou encore de « stratégie pour la croissance et pour l'emploi ». Désormais, les grandes orientations européennes en matière d'économie et d'emploi, appelées lignes directrices intégrées (LDI), sont déterminées en commun par les Etats membres sur proposition de la Commission.

Trois grandes LDI ont été ainsi définies pour la période 2005-2008 :

- LDI macroéconomique (garantir la stabilité économique)

- LDI microéconomique (favoriser l'innovation et les nouvelles technologies, créer un environnement favorable aux PME, encourager l'initiative privée, améliorer les infrastructures européennes...)

- LDI pour l'emploi (améliorer la qualité et la productivité du travail, créer des marchés du travail qui favorisent l'insertion des demandeurs d'emploi et des personnes défavorisées, favoriser la flexibilité en la conciliant avec la sécurité de l'emploi et réduire la segmentation du marché du travail, accroître et améliorer les investissements dans le capital humain, adapter les systèmes d'éducation et de formation aux nouveaux besoins en matière de compétences...)

Sur la base de ces LDI, les Etats définissent leurs programmes nationaux de réforme et produisent des rapports sur la mise en œuvre des réalisations. La méthode de Lisbonne se fonde sur la définition commune d'objectifs et d'instruments de mesure, ainsi que sur le "benchmarking" (comparaison des performances entre Etats et échange de bonnes pratiques). C'est ce qu'on appelle la méthode ouverte de coordination (MOC).

Pour aller plus loin, voir le site du Centre d'information sur l'Europe, groupement d'intérêt économique fondé en 1992 par le Ggouvernement français et la Commission européenne : http://www.touteleurope.fr/

On trouvera sur ce site l'historique de l'UE, le fonctionnement et le processus de décision institutionnels, les politiques communautaires, le budget de l'UE... ainsi que des articles et dossiers d'actualités (et les liens vers d'autres ressources intéressantes).

L'entreprise face à l'environnement : théories, outils, pratiques (page suivante)La théorie de la zone monétaire optimale (ZMO) et ses implications pour le processus d'intégration européenne (page Précédente)
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