Environnement économique et social
CoursOutils transverses

Conclusion

Au terme de cette première partie, on espère avoir donné des grilles de lectures pour la compréhension des principaux phénomènes économiques et des actions menées par les Etats en matière de politique économique. Ces grilles de lectures seront complétées en même temps qu'elles nous servirons pour le décryptage de l'environnement économique et social actuel.

Cette conclusion est l'occasion d'apporter trois derniers compléments, le dernier sous forme d'une question de réflexion.

L'économie apparaît complexe et l'expression traditionnelle de "mécanismes économiques" donne l'illusion que les choses sont simples et immuables. L'article La difficile pratique de la politique économique démontre ainsi toute la difficulté qui subsiste dans la compréhension de ces "mécanismes" et dans les modalités d'action sur des économies en perpétuelle transformation.

Les théories économiques présentées font ressortir trois visions du rôle de l'Etat : l'Etat "pathologique" des libéraux, l'Etat sauveur de Keynes et l'Etat valet de la classe dominante de Marx. A l'heure où le débat s'intensifie sur le rôle de l'Etat dans nos économies, il faut signaler une autre conception de l'Etat, celle plus sociologique et issue des travaux de Max Weber.

L'Etat, comme toute organisation, est confronté à sa propre survie et doit lutter contre les forces qui peuvent remettre en cause la cohésion sociale et donc sa légitimité. La raison première de ses interventions sera de rechercher sans cesse un compromis social et de produire du consensus à son égard. Mais l'Etat est dépassé par la complexité de la société et l'enchevêtrement de ses propres actions. L'efficacité de ses interventions est illusoire et c'est plutôt un gigantesque "bricolage", plus ou moins heureux, auquel il se livre. C'est pourquoi il est illusoire de vouloir fonder l'action économique de l'Etat sur des préoccupations de rationalité. Les discours sur les "gaspillages" publics sont à la marge du rôle de l'Etat. De même, il est excessif de vouloir lui attribuer un rôle de stratège dans le développement de l'économie. L'Etat est d'abord un "artisan patient d'un compromis social toujours menacé, qu'il faut organiser en permanence en tirant sur les fils entremêlés des dispositifs d'actions multiples et contradictoires dont il dispose"*.

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