Les structures industrielles et l'innovation

C - L'autofinancement et le capital-risque

Face à ce rationnement relatif du crédit, l'innovation est donc pour l'essentiel financée sur capitaux propres. Le plus important est l'autofinancement.

Volume de R&D proportionnel aux cashs flows passés

Une étude de 1994 montre clairement que le volume de R&D des firmes américaines est proportionnel à leur cash flow passé.

C'est l'argument essentiel pour expliquer que les grandes entreprises investissent proportionnellement plus en recherche que les petites et, au final, innovent plus. Cependant depuis quelques décennies des formes spécifiques de financement sont apparues : sociétés de capital-risque (venture capital) et des marchés boursiers spécialisés.

Le capital-risqueur

Le capital-risqueur est un intermédiaire financier qui soutient les projets de PME innovantes :

  • en apportant une aide technique, organisationnelle et managériale aux innovateurs ;

  • en mobilisant ses relations ;

  • en recherchant des financements extérieurs ;

  • en investissant lui-même.

Il sélectionne les projets à fort potentiel, puis investit en capitaux propres dans la société, tout en participant à sa gouvernance.

Son investissement se veut assez long pour que l'entreprise entre sur le marché boursier, afin de pouvoir ensuite revendre les actions de la société qu'il possédait et se rémunérer.

Remarque

Il faut noter que du fait du très haut risque de ces projets, ces investisseurs espèrent qu'une « pépite » très rentable permettra de compenser les pertes engendrées par tous les projets qui ont échoué (on parle d'1 projet rentable sur 10).

Le plus souvent, les fonds n'investissent pas dans la phase initiale (dite essaimage ou amorçage ou « seed corn »), mais plutôt à partir du stade du développement, ou à une étape intermédiaire entre l'amorçage et le développement. En effet, ils exigent des signaux crédibles, comme des brevets, qui pourront servir de contrepartie en cas d'échec.

On a pu mettre à l'actif de ces fonds de capital-risque beaucoup des succès de la Silicon Valley, mais on a aussi souvent dénoncé leurs méthodes et les contrats léonins auxquels ils contraignaient les innovateurs.

Les marchés financiers spécialisés

Nasdaq

Une autre innovation concerne le développement de marchés financiers spécialisés sur les entreprises innovantes, ou plutôt, sur les petites entreprises à forte croissance.

Dès 1971 apparait aux Etats-Unis le NASDAQ, le premier et aujourd'hui encore le plus grand marché électronique d'actions du monde. Constitué au départ pour servir d'antichambre au New York Stock Exchange (Wall Street), il a rapidement accueilli l'ensemble des entreprises naissantes de l'informatique et de l'Internet, devenant une porte de sortie privilégiée pour les fonds de capital-risque.

La spécificité du NASDAQ est une moindre exigence par rapport aux critères d'éligibilité habituels des grandes places boursières : taille minimale, nombre d'exercices bénéficiaires, divulgation d'informations comptables, etc.

Ces caractéristiques ont été imitées dans plusieurs pays européens dès la fin des années 80 et en 1996 en France, avec la création du Nouveau Marché, puis d'Alternext (2005).

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