Rationalité des comportements financiers

Les conséquences du mimétisme

Fondamental

A partir du moment où les comportements se fondent sur l'opinion, le cours n'est plus lié à la valeur fondamentale. Il peut donc durablement s'en éloigner. La hausse de prix perdure jusqu'à ce que l'opinion baissière domine, provoquant un brutal krach.

La logique de l'opinion auto-entretient une instabilité durable.

Remarque

Description d'un épisode d'instabilité spéculative

« Les traits les plus évidents de l'épisode spéculatif sautent aux yeux de toute personne qui veut bien chercher à comprendre. Quelque artefact ou événement qui paraît nouveau et désirable séduit l'opinion financière éclairée ou jugée telle. Les prix de l'objet de spéculation montent. Les actions, la terre, les objets d'art et le reste, achetés aujourd'hui vaudront plus cher demain. Leur hausse, celle qu'on voit et celle qu'on prévoit, attire de nouveaux acheteurs. Ces acheteurs assurent la poursuite de la hausse. D'autres encore sont attirés, d'autres achètent, la hausse se poursuit de plus belle. En "montant sans cesse des étages" sur elle-même, la spéculation crée à elle seule sa propre dynamique. [...] Inscrite dans la situation, il y a l'inévitable chute finale. [...] Quand elle arrivera, elle aura le visage grimaçant du désastre. [...] Quelque chose, peu importe quoi - même si on discute toujours beaucoup sur ce que c'était - déclenche le renversement final. Ceux qui "chevauchaient la vague de la hausse" décident qu'il est temps de gagner la sortie. Ceux qui croyaient que le marché haussier durerait toujours voient leurs illusions brutalement détruites : eux aussi réagissent à la réalité fraîchement découverte en vendant ou en essayant de vendre. D'où l'effondrement. » ( Galbraith [1992][1] p. 10-12)

Et le krach ?

Le fonctionnement du marché s'apparente à un jeu où le perdant est celui qui ne trouve pas d'acheteurs lors de l'arrêt brutal de l'engouement collectif

« Il s'agit, peut-on dire, d'une partie de chemin de fer, de vieux garçon ou de chaise à musique, divertissements où le gagnant est celui qui passe la main ni trop tôt ni trop tard, qui cède le vieux garçon avant la fin de la partie ou qui se procure une chaise lorsque la musique s'arrête. On peut trouver à ces jeux de l'agrément et de la saveur bien que tout le monde sache qu'il y a un vieux garçon en circulation ou que lors de l'arrêt de la musique certains se trouveront sans siège ». ( Keynes[2], p. 170-171)

  1. Galbraith, John Kenneth

    Galbraith J. K., [1992], Brève histoire de l'euphorie financière, Seuil, Paris.

  2. Keynes, John Maynard

    Keynes, John Maynard [1936,1988], Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt, de la monnaie, Payot, Paris.

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