3 - Les limites du modèle linéaire
La division en phases est arbitraire, puisque le processus d'innovation est évolutif et continu. Le modèle est unidirectionnel et n'intègre pas les diverses et complexes interactions, feedbacks qui peuvent venir de chaque étape du processus. Le modèle paraît décrire de façon adéquate les innovations radicales, mais moins bien les innovations incrémentales qui sont plus fréquentes dans l'économie.
C'est un modèle poussé par la technologie (« technology push »).
Il oublie l'apprentissage par l'usage (learning by using) qui structure les retours d'expériences des utilisateurs ou l'importance des utilisateurs pilotes (Lead-users) qui participent à l'élaboration de nouveaux produits (Von Hippel 1976[1], 1998[2]).
Un lead-user est un utilisateur "pilote" qui participe à l'amélioration initiale des produits. De nombreuses firmes ont structuré leurs communautés de lead-users pour favoriser le développement et le développement des produits innovants.
C'est un modèle qui donne une origine fondamentale dans la science. Il oublie aussi que les innovations peuvent s'appuyer sur des bases de connaissances non scientifiques (savoirs pratiques, internet...) et sur les apprentissages et les coopérations des acteurs.
Il n'intègre pas le fait que la science, pour évoluer, dépend de la technologie. Par exemple, l'astronomie moderne est due aux découvertes de Galilée et celles-ci n'auraient pu être vérifiées sans l'aide du télescope.