L'apparition d'une forme de commerce moderne : le grand magasin

Les Grands Magasins face à la concurrence

Un modèle économique simple

Pour le lancement des Grands Magasins le marché des nouveautés se trouve dans la situation de départ de la roue du commerce. En effet, sur ce marché très fragmenté interviennent de multiples petits commerces dont les marges et les prix sont élevés. Tenus par une longue tradition commerciale la plupart de ces commerces ne semblent plus en mesure de s'adapter rapidement aux attentes des consommateurs.

Dès lors la forme de commerce est vulnérable, les conditions d'arrivée sur ce marché d'une nouvelle forme de commerce sont réunies.

baisser les marges → baisser les prix → augmenter les volumes → baisser les coûts → baisser les marges etc.

Ce cercle vertueux rencontre quelques limites pour les Grands Magasins vers la fin des années 1930 :

  • la taille des magasins ;

  • le luxe et le service se traduisent par une hausse des coûts ;

  • la concurrence fondée sur les prix d'appel mine les marges des commerçants.

Toujours plus grands, toujours plus beaux

Le chic parisien et le grand commerce s'installent en cette deuxième moitié du XIXème siècle sur la rive droite de la Seine.

Les équipements modernes voulus par le baron Haussmann renforceront encore l'attractivité de ces fourmilières de la vente et "l'art de la devanture" fait rêver le chaland.

Mais le somptueux a des limites en commerce... En particulier lorsqu'il coûte cher et implique une hausse des marges donc des prix de vente.

Ces photographies montrent la coûteuse qualité architecturale d'un grand magasin comme les Galeries Lafayette du Boulevard Haussmann.

Les vitraux des Galeries LafayetteInformationsInformations[1]
Une architecture luxueuseInformationsInformations[2]

La "mécanisation" de la vente butte sur des limites techniques

Pour pouvoir se battre sur les prix tout en préservant une marge, les grands magasins doivent pouvoir améliorer leur productivité.

Or, en quelques années, les limites techniques de cette forme d'organisation sont atteintes. Les gains ne peuvent plus se réaliser qu'en augmentant les marges. Le modèle devient vulnérable.

Alors, Denise [nouvelle vendeuse dans le magasin de M. Mouret] eut la sensation d'une machine, fonctionnant à haute pression, et dont le branle aurait gagné jusqu'aux étalages.

.../...

Mais la chaleur d'usine dont la maison flambait, venait surtout de la vente, de la bousculade des comptoirs, qu'on sentait derrière les murs. Il y avait là le ronflement continu de la machine à l'œuvre, un enfournement de clientes, entassées devant les rayons, étourdies sous les marchandises, puis jetées à la caisse. Et cela réglé, organisé avec une rigueur mécanique, tout un peuple de femmes passant dans la force et la logique des engrenages.

Le grand magasin comme une usine à vendre, E. Zola, 1883[3], pp. 26-27

  1. http://paris1900.lartnouveau.com/

  2. http://paris1900.lartnouveau.com

  3. Zola, 1883

    Au Bonheur des Dames, Zola Emile, Paris, 1883

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