La nature sociale et politique de la finance

La transformation du pouvoir au sein des entreprises

La financiarisation s'est aussi traduite par un changement de pouvoir dans les organisations, avec une place plus forte accordée aux intérêts des actionnaires.

Définition

La valeur actionnariale (traduction de la shareholder value) traduit une représentation de la firme dans laquelle l'entreprise ne doit rendre de compte qu'à ses propriétaires, qu'à ses actionnaires. Dans ces conditions, la stratégie managériale doit satisfaire exclusivement leurs desseins.

Complément

Aglietta et Rébérioux[1] (2004) démontrent alors que les dirigeants vont être incités à mener des politiques visant à accroître le rendement des fonds propres à court terme qui peuvent paradoxalement s'avérer nuisibles au devenir à long terme de l'entreprise. Il en est ainsi des rachats d'actions, de certaines fusions-acquisitions ou encore du recours excessif à l'effet de levier.

Fondamental

La financiarisation a transformé aussi la structure de l'actionnariat des grandes entreprises. Les investisseurs institutionnels - fonds commun de placement, fonds de retraite, fonds souverains, assurances, mutuelles, fondations - sont dorénavant les détenteurs des entreprises cotées. Leurs motivations sont la plupart du temps exclusivement financières.

ComplémentPour aller plus loin :

Les modules : 5 « Les logiques de placement : la gestion de portefeuille » et 6 « Des acteurs controversés : fonds souverains, hedge funds, high frequency trading » reviennent sur les fonds communs de placement.

  1. Aglietta, Michel et Rébérioux, Antoine

    Aglietta, M., Rébérioux, A., [2004], Les dérives du capitalisme financier, Paris, Albin Michel.

PrécédentPrécédentSuivantSuivant
AccueilAccueilImprimerImprimerRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)