Les structures industrielles et l'innovation

A - Pourquoi ?

S'allier avec un concurrent pour développer une innovation dont on attend un avantage compétitif est, a priori, paradoxal.

Il présente pourtant de nombreux avantages, que l'on peut scinder en avantages spécifiques et en avantages stratégiques comme le propose Jean-Louis Mucchielli dans un article de 1991[1] de la Revue d'Economie Industrielle.

Les bénéfices spécifiques sont de nature techno-économiques :

  • La complémentarité technologique : les entreprises participantes ont des compétences, des connaissances (et des brevets) complémentaires, ce qui facilitera la mise au point du nouveau produit.

    Exemple de la coopération entre le constructeur Mercedes-Benz, l'équipementier Bosch et le chimiste Bayern Chemie (spécialiste des explosifs et des missiles) à l'origine du développement des airbags automobiles.

  • La complémentarité économique : ressources spécifiques, marchés complémentaires, etc. Des firmes implantées sur des continents différents avec des contraintes et des habitudes de consommation différentes peuvent s'associer comme Sony et Philips pour concevoir le CD audio au début des années 80. Les économies d'échelle et d'apprentissage : suppression des doublons, obtention de la taille minimale nécessaire (masse critique de R&D).

    Le partage des coûts et des risques est aussi un argument important des alliances stratégiques en R&D. L'échec est à prendre en compte dans une stratégie d'innovation et il peut y avoir un avantage à échouer avec son concurrent.

  1. Alliances stratégiques et firmes multinationales : une nouvelle théorie pour de nouvelles formes de multinationalisation

    Mucchielli J-L, Alliances stratégiques et firmes multinationales : une nouvelle théorie pour de nouvelles formes de multinationalisation, Revue d'économie industrielle. Vol. 55. 1er trimestre 1991 pp. 118-134

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