5.3 Indice des prix à la consommation
L'indice des prix à la consommation ou IPC
Le seul indice des prix véritablement connu est l'indice des prix à la consommation, l'IPC publié chaque mois par l'INSEE en glissement (et en moyenne pour chaque année), qui prétend mesurer l'inflation visible pour tout le monde : la dépense de consommation finale (CF) des ménages. Et encore, l'inflation est souvent « ressentie » supérieure à la mesure officielle*[1] . L'IPC a varié au fil du temps dans sa construction : composition et structure du panier représentatif ; avec ou sans tabac depuis quelque temps ; avec ou sans DOM (Départements d'outre-mer) ; ensemble des ménages ; ménages dont le chef est ouvrier ou employé ; etc.
L'inflation sur la période des Trente Glorieuses n'est faible que de 1952 à 1967, malgré le pic de 1958 qui précéda le passage des anciens aux nouveaux francs. Avant cette date, la fluctuation des prix est par ailleurs considérable. La fin de la période est sans aucun doute caractérisée par une inflation croissante et de 6% en moyenne, dopée par les augmentations salariales obtenues par le mouvement de mai 68.
L'évolution sur la période des années de plomb qui a suivi les Trente Glorieuses peut être divisée en trois phases. Après les dix ans des deux chocs pétroliers, la période qui suit le contrechoc de 1986 voit l'inflation se maintenir jusqu'en 1991 autour de 3 % car c'est une période de forte croissance. Depuis 1992 et avec la crise de 1993, l'inflation semble cassée, avec un minimum en 1999 suite au petit contre-choc pétrolier de 1998. Le troisième choc pétrolier commencé en 1999 la fait néanmoins remonter, mais elle est freinée par le ralentissement jusqu'en 2004, mais aussi par les baisses de prix des importations des nouveaux pays émergents. Ensuite, même le mouvement de hausse, dû au dernier choc de l'énergie et des matières premières, fut freiné par l'atonie de l'activité et les prix de certaines importations. Sans parler de la récession qui s'annonçait dès fin 2008.
L'évolution de l'IPC est en fait très peu différente de celle de l'indice des prix du PIB. Il a comme principal vertu son caractère institutionnel : il définit le niveau des prix pour calculer les revalorisations automatiques du SMIC, etc. ; d'où l'intérêt de la naissance d'un indice sans tabac, avec ou sans DOM, etc.
Compte tenu du faible niveau d'inflation, les différences entre les indices en moyenne
(moyenne d'une année / moyenne de l'année précédente) et en glissement (de date à date)
sont désormais peu importantes, sauf depuis fin 2007 avec l'accentuation du troisième choc pétrolier, singulièrement à l'été 2008. Le taux en moyenne*[2] est évidemment moins sensible que le taux en glissement : à l'été 2008 les prix avaient augmenté en un an de3,6 % ou de 2,7 % ; en avril 2009, on peut choisir entre 2 % et 0,1 %...