Les marges bancaires pendant la crise. Patrick Castex, Maître de conférence, Paris Dauphine

2.4 "Méchantes banques" ou loi des marchés de taux ?

  • Pourquoi les banques*[1] n'ont-elles pas répercuté la manne de l'écroulement de leurs « prix de gros » ? Tout simplement car les taux courts ont suivi les taux longs, par le fameux arbitrage entre les taux des différentes maturités. Si les taux longs ont toujours, en gros, suivi les valeurs boursières, 2009 fut marqué par de nombreuses exceptions déjà mentionnées plus haut : ces taux longs furent néanmoins plus stables que le CAC 40 et en tendance à une baisse très modérée sur la dernière partie de l'année quand le CAC rebondissait. Le différentiel entre les taux longs et l'Euribor s'était inversé du milieu de 2007 à la fin de 2008 ; la fin de la crise bancaire aiguë eut lieu en novembre de cette année avec la chute de l'Euribor.

  • Les taux courts ont certes baissé en 2009, mais cette baisse fut considérablement freinée par la relative stabilité des taux longs.

  • L'intervention publique, les remontrances et autres engagements sont donc évidemment dominées par les lois des marchés financiers, dont l'arbitrage. Sur ce point particulier, toute régulation est impossible, sauf à supprimer autoritairement ces lois. Il est vrai, en 2007 et 2008 à l'inverse, les marges bancaires s'étaient érodées : les banques n'avaient pas pu répercuter la hausse de l'Euribor.

  1. explications

    Il est vrai, en 2007 et 2008 à l'inverse, les marges bancaires s'étaient érodées : les banques n'avaient pas pu répercuter la hausse de l'EURIBOR.

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