La révolution industrielle et l'émergence de Londres comme capitale de la finance
(Cette section s'appuie sur le chapitre 9 de Belze et Spieser[2]).
La première Bourse anglaise, le Royal Exchange, fut inaugurée par la reine Élisabeth Ire en 1571. Elle fut d'abord dédiée aux échanges de marchandises. Après sa destruction par un incendie en 1666, les échanges de titres financiers s'effectuent dans les cafés le Garraway's et le Jonathan's Coffee-House. Les courtiers (brokers) reçoivent les ordres d'achat et de vente, qu'ils transmettent aux teneurs de marché (jobbers) qui détiennent les titres en stock. Les transactions de titres, actions de sociétés privées et obligations d'État (créées en 1693) s'intensifient après la Révolution de 1688. En 1698, pour la première fois, une liste des prix d'actions et de marchandises est publiée.
Complément :
Les sociétés par actions voient le jour en Angleterre à la fin du XVIIe siècle et connaissent un développement colossal, tiré par les besoins de capitaux des compagnies maritimes, ainsi que des manufactures. A la fin du XVIIe siècle, le nombre de sociétés cotées était de 140.
Fondamental :
L'Act de 1697 réglemente et moralise l'activité financière en condamnant notamment la spéculation de court terme. Toutefois, le XVIIIe siècle est marqué par de nombreux épisodes spéculatifs dont en 1761 la fameuse bulle de la Compagnie des mers du Sud « The South Sea Bubble ». A la suite de cet épisode, 150 courtiers et teneurs de marché décident de fonder un club connu sous le nom de New Jonathan's visant à moraliser les échanges financiers. C'est ce club, devenu syndicat, qui construit en 1799 la Bourse des valeurs mobilières « The Stock Exchange », et qui réglementera jusqu'au big bang de 1986 les transactions financières londoniennes.
Attention :
Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, la Grande-Bretagne devient la première puissance mondiale associant suprématie économique, politique et coloniale. Elle est à la fois l'atelier et le banquier du monde. La City devient la capitale de la finance moderne. Elle concentre les banques, les intermédiaires financiers et les assurances. Elle assure, dès la seconde moitié du XVIIIe siècle, le financement du commerce international et les prêts aux États étrangers.
Exemple :
En 1803, les banques Baring et Hope & Co se chargent du rachat par les États-Unis de la Louisiane à la France, via l'émission de bons du Trésor américain à 6% l'an.