Une histoire de la finance

Les banques italiennes au service des marchands, des suzerains et de la papauté (XIIe – XIVe siècles)

Marco Polo, le Livre des merveilles du monde, 1298. Bibliothèque nationale de France.InformationsInformations[1]

Remarque

Les croisades ont permis le développement économique des ports italiens, Venise et Gênes lors de la première (XIIe siècle), Pise à partir de la deuxième. Ces cités se spécialisèrent dans les services dédiés aux transports des troupes, notamment les services financiers. Ouvertes sur l'Orient, ces cités vont se faire concurrence pour offrir les meilleurs services et ainsi promouvoir l'innovation en matière financière.

La première banque privée moderne apparaît à Sienne en 1193, créée par la famille Piccolomini, suivie en 1209 par la famille Buonsignori.

Venise et Florence

Venise et Florence vont connaître un développement bancaire exceptionnel de la seconde moitié du XIIe siècle au milieu du XIVe siècle. Elles accompagnent la croissance économique que connaissent les États-cités italiens mais aussi les autres royaumes européens. Les banques italiennes développent en effet des succursales ou des comptoirs dans toute l'Europe. Elles sont les supports du commerce international en Europe et avec l'Orient, non seulement sur le plan financier mais aussi sur l'échange réel de marchandises. A cette époque, les fonctions commerciales et financières ne sont pas séparées. Certaines banques, comme la banque Médicis assurent aussi le transfert des impôts vers la papauté.

1340 marque la fin de cette gloire bancaire : les banques lombardes, puis vénitiennes, connaissent une crise bancaire majeure comparable à celle que subirent les banques occidentales à l'issue de la crise 1929. La grande peste de 1348 provoque par la suite un marasme économique pendant un siècle.

Remarque

La lettre de change fait son apparition à cette époque. En introduisant un écrit imposant le paiement à distance, elle permet de limiter le transport de monnaie et favoriser le commerce international. La lettre de change peut aussi être un support à la spéculation en profitant des arbitrages de taux (change et/ou intérêt) entre les différentes places.

C'est aussi vers l'an 1300 que la comptabilité moderne en partie double apparaît.

Complément

Les banquiers lombards se spécialisent dans le financement des souverains européens (à la papauté, à Saint Louis, mais aussi à Édouard IV, roi d'Angleterre) et des premières industries.

Venise fut la cité la plus innovante en matière de techniques financières. Dépourvue de terres agricoles, sa richesse provenait uniquement du commerce maritime avec l'Orient. Les vénitiens privilégiaient le financement marchand (compagnies maritimes, le voyage de Marco Polo).

Remarque

Les banquiers florentins et vénitiens développeront tous deux, en plus des activités bancaires traditionnelles de crédit et de dépôt, des pratiques d'arbitrage financier et de spéculation (notamment sur l'or et l'argent pour les vénitiens).

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