Rationalité des comportements financiers

Conclusion

A retenir
  • La finance comportementale a permis de formuler des hypothèses plus réalistes pour comprendre les comportements financiers. Chaque trait comportemental donne une explication à un phénomène observé sur les marchés ou en laboratoire, qui entrait préalablement en contradiction avec les résultats du paradigme classique. La remise en cause de l'efficience et l'abandon du modèle de rationalité substantielle constitue une véritable révolution qui permet à la finance d'être actuellement un des espace les plus féconds et inter-disciplinaires des sciences économiques. En effet, la quête d'explications aux anomalies observées a été l'occasion pour les chercheurs de s'intéresser aux sciences cognitives et sociales afin de renouveler les facteurs influençant la décision humaine.

  • On peut toutefois reprocher à la finance comportementale de conserver l'hypothèse d'individualisme méthodologique en centrant son analyse sur un décideur supposé libérer de normes sociales ou politiques. La finance comportementale n'est finalement pas en rupture radicale du paradigme classique de la finance. Il s'agit seulement d'une redéfinition du modèle de rationalité : en lieu et place d'utilité espérée trônerait désormais la théorie des perspectives.

  • En 1998, Fama[1] publie une réponse aux critiques de l'efficience faites par le champ de la finance comportementale. Si l'auteur prend acte des résultats empiriques invalidant la thèse de l'efficience, il note aussi l'incapacité des contestataires à fournir un modèle général expliquant l'inefficience des cours. Il pointe ainsi une limite réelle de la méthodologie de la finance comportementale. Sa nature inductive et réaliste conduit à la découverte de facteurs expliquant le comportement financier sans proposer de modèle général pour appréhender l'influence de l'ensemble de ces facteurs sur la formation du prix. L'absence d'une telle théorie rend impossible la contestation scientifique du modèle de finance comportementale.

  1. Fama Eugène, 1998

    FAMA E., [1998], "Market Efficiency, Long-Term Returns and Behavioural Finance", Journal of Financial Economics, 49, 3, 283-306.

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