Rationalité des comportements financiers

Décision et psychologie

La finance comportementale a entrepris un travail plus large en étudiant les facteurs explicatifs de nombreuses décisions d'acteurs de la finance. L'enjeu est de révéler que les comportements financiers ne sont pas uniquement expliqués par les paramètres économiques mais aussi des facteurs psychologiques ou culturels.

La surconfiance en soi

La surconfiance en soi traduit le fait que les individus ont tendance à sur-estimer les probabilités de survenance d'événements qui leur sont personnellement profitables.

Ils accordent un poids plus grand à leur propre intuition et à leurs informations privées, qu'aux informations publiques.

Cette sur-confiance en soit explique pourquoi les agents ont tendance à tarder à céder les positions perdantes : ils espèrent que le marché finisse par confirmer leur intuition.

Ce biais serait selon De Bondt W. F. M. et Thaler R. [1985][1] le biais le plus robuste sur les marchés financiers. Il a été observé aussi bien de nombreux acteur et sur divers segments du marché (notamment sur le marché des changes pour expliquer la sur-réaction du marché à terme vis-à-vis du marché spot) que lors d'expériences en laboratoire.

Complément

D'autres facteurs ont été révélés :

  • L'optimisme qui conduit à sur-pondérer les événements dont les conséquences sont positives a été observé chez les analystes financiers qui ont tendance à faire plus de recommandations à l'achat qu'à la vente.

  • Le genre : les hommes prendraient des positions plus risquées que les femmes ;

  • L'influence de la taille de l'organisation : des travaux montrent que les choix des gérants de portefeuille collectif différent suivant que le gérant appartienne à un grand groupe ou à une petite structure ;

  • Les agents ont tendance à préférer placer sur des titres domestiques, connus, plutôt que sur des titres étrangers, moins connus ;

  • Les compositions de portefeuille semblent différer suivant les pays, certains préférant structurellement des formules moins risquées (tournés vers les obligations ou le monétaire plutôt que les actions).

Conseil

Pour aller plus loin :

Broihanne M.-H., Merli M. et Roger P.[2] [2004], Finance comportementale.

  1. De Bondt, Werner F.M. et Thaler, Richard H.

    De Bondt, W. F.M. et Thaler, R. H., [1985], Does stock market overreact ?, Journal of Finance, 40(3), july, p. 793-805.

  2. Broihanne, Marie-Hélène, Merli, Maxime, Roger, Patrick

    Broihanne, M.-H., Merli, M., et Roger, P., [2004], Finance comportementale, Economica, Paris.

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