Quels risques sont couverts ?
La première fonction connue des marchés financiers (voir module 1) fut bien celle de la couverture des risques. Sous l'Antiquité, l'activité économique était conditionnée par la production agricole. Les récoltes déterminaient les revenus des agriculteurs mais aussi des sociétés. Des dispositifs financiers (des contrats à terme fermes) furent donc créés afin de réduire l'insécurité pesant sur ce secteur.
Aujourd'hui encore, les cours des matières premières (céréales, café, cacao mais aussi les métaux -or, aluminium, cuivre-, le pétrole et le gaz) sont très variables et justifient le besoin de protection pour les entreprises qui les commercent.
Définition :
Les marchés financiers proposent des produits de couverture des risques qui influencent l'activité économique.
Plus l'activité économique se développe, plus la gamme de risques s'étend et plus l'éventail de produits financiers proposés s'élargit.
Les risques couverts concernent :
- les risques économiques engendrés par des changements imprévisibles influençant les coûts de production et/ou les quantités produites : la variation des cours des matières premières, des taux de change, des taux d'intérêt, des taux d'inflation, de crédit (non remboursement des crédits) ;
- les risques financiers qui sont endogènes à la sphère financière. Ils engendrent des variations de cours et parfois des problèmes d'illiquidité (difficulté ou impossibilité temporaire d'échanger des actifs dans une fourchette de prix certaine) ;
- les risques naturels liés au climat (ouragan, enneigement, inondation, sécheresse), aux conditions terrestres (tremblement de terre, montée des eaux).
Remarque :
L'activité de couverture et de gestion des risques est actuellement en plein essor. Ce phénomène se traduit par une explosion des demandes de couverture émanant des entreprises, des collectivités publiques et surtout des institutions financières réglementées (les banques et les assurances). Les produits les plus échangés sont les contrats concernant les variations du taux d'intérêt, puis ceux concernant les taux de change.
La finance répond ainsi à une aspiration sociétale qui souhaite minimiser la place de l'incertain. Le sociologue allemand U. Beck ( Beck Ulrich[1]) avait dès 1986 perçu cette évolution majeure. [1]