L'argent fait-il le bonheur ?
Fondamental :
Le credo principal des économistes est que le bien-être d'une société provient de l'accumulation des richesses.
La richesse matérielle est désirée (comme en témoigne l'hypothèse standard de non-satiété). Elle augmente la satisfaction (l'utilité) des consommateurs et donc le bien-être collectif.
C'est en vertu de ce credo que le discours sur la croissance économique s'est révélé aussi fondamental au sein des sociétés industrielles.
Fondamental :
En 1974, un économiste américain Richard Easterlin, croise les données sur l'augmentation des richesses dans les différents pays du monde et la satisfaction moyenne déclarée par un échantillon représentatif d'individus dans chacun de ces pays (qui constitue une mesure subjective du « bonheur »).
Le paradoxe d'Easterlin (1974) montre ainsi qu'il n'y a pas de correspondance explicite entre l'évolution du pouvoir d'achat des agents et leurs niveaux de satisfaction déclarée. En particulier, dans les pays industrialisés, depuis 50 ans, les richesses ont été multipliées par 6 tandis que l'indicateur de « bonheur » a stagné. De même, dans certains pays pauvres les individus se déclarent aussi heureux que dans les pays industrialisés les plus riches.
Autrement dit, « l'argent ne fait pas le bonheur ».
Remarque :
Le paradoxe constitue une véritable révolution en économie.
L'économie du bonheur, le Hapiness, née avec les travaux d'Easterlin, représente aujourd'hui un courant montant en économie, le Prix Nobel 2002 Daniel Kahneman ayant notamment rejoint ses rangs. Pour un aperçu complet, consultez l'ouvrage de Lucie Davoine, Économie du bonheur, La Découverte, 2012. Voir également l'ouvrage de Richard Layard, Le prix du bonheur - Leçons d'une science nouvelle[1].
Complément :
Signe des temps (heureux ?), l'Organisation des Nations Unies a décrété en 2012 que le 20 mars serait la journée mondiale du bonheur !