Le dilemme du prisonnier

Les mécanismes institutionnels

Au niveau institutionnel, Robert Axelrod [2006] envisage trois manières d'encourager la coopération :

1 - Augmenter l'importance de l'avenir par rapport au présent

La préférence pour le présent concerne la façon dont on pondère des gains futurs par rapport à des gains présents. Augmenter l'importance de l'avenir par rapport au présent peut donc faciliter la coopération à long terme (voir l'application au cas de l'OPEP).

Cela peut se faire en rendant les rencontres entre les partenaires d'un contrat plus durables et plus fréquentes. C'est ce qui a été décidé au niveau de l'Organisation Mondiale du Commerce et qui a permis, dans une certaine mesure, de faciliter les accords d'échanges internationaux.

(Vous aurez davantage d'information plus bas)

2 - Modifier les gains des joueurs

L'État peut modifier la matrice des gains auxquels l'individu est confronté en lui imposant une amende supplémentaire (taxe) en cas de stratégie de défection ou une récompense (subvention) en cas de coopération.

Les travaux expérimentaux récents sur la coopération montrent ainsi que les mécanismes de punition, de sanction ou même d'exclusion, augmentent très substantiellement le taux de coopération (parfois même jusqu'à 100%). En revanche, ces mécanismes coûtent cher et peuvent être délicats à mettre en œuvre.

3 - Modifier les préférences individuelles

Un autre moyen de faciliter la coopération est de modifier les préférences individuelles des agents économiques. On joue ici sur l'éducation sociale ou morale des joueurs. Les préférences des joueurs doivent en particulier intégrer non seulement leur propre bien-être mais aussi celui des autres.

L'approche par le concept d'équilibre équitable de Rabin (1993) illustre cette idée. Soient x1 et x2, les paiements respectifs des joueurs 1 et 2, on écrit la fonction d'utilité ou de gain du joueur 1 de la façon suivante :

U1 = U1 (x1, x2) = x1 + α x2.

où α est un coefficient d'envie ou de sympathie.

Dans cette formulation simplifiée du modèle de Rabin (1993), si le joueur 1 anticipe une action bienveillante de la part de son partenaire jeu (la coopération), il en conçoit de la sympathie et sera prêt à la réciprocité. Un équilibre de coopération peut ainsi naître.

Une autre possibilité consiste à jouer sur la moralité des joueurs et sur le rôle des émotions morales. Des travaux expérimentaux ont ainsi montré que des joueurs qui font défection et qui en ressentent de la culpabilité sont incités à modifier leur comportement et à adopter la coopération.

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