Le dilemme du prisonnier

Les mécanismes individuels

Au niveau individuel, Robert Axelrod [2006] donne 4 conseils à un joueur confronté à un dilemme du prisonnier :

1 - Ne pas être envieux :

Le fait d'être envieux accentue la tentation de la stratégie non-coopérative car au lieu de raisonner par rapport à ses propres gains, chaque joueur se met à raisonner par rapport aux gains qu'obtiendra son partenaire.

Un joueur envieux aura ainsi plus de difficulté à se contenter de gagner 3 euros (solution coopérative) s'il sur pondère la différence entre ce qu'il obtient et ce que l'autre joueur gagne [(C,D) ou (D,C)].

La matrice des gainsInformationsInformations[1]

2 - Ne pas être le premier à faire défection :

Une stratégie bienveillante consiste à ne pas attaquer le premier. Une stratégie offensive de défection déclenchera assez souvent un cycle vicieux défavorable à celui qui l'a entreprise le premier.

3 - Pratiquer la réciprocité dans la coopération comme dans la défection :

La stratégie de représailles permanentes (solution de Nash) est cependant trop dure et donc pénalisante dans le jeu. Les représailles ne peuvent pas s'entendre ici comme étant une logique de parfaite réciprocité. Si une réaction à une défection tend à conduire à des réactions en chaîne, une indulgence mesurée peut être souhaitable. Par contre, si la stratégie de l'autre est de faire défection pour exploiter des règles accommodantes, alors une attitude ferme est sans doute préférable.

4 - Ne pas être trop malin :

Une stratégie trop complexe peut nuire à l'obtention d'un résultat coopératif. Cela vient du fait que le dilemme du prisonnier est un jeu interactif dans lequel l'autre joueur va s'adapter à votre stratégie. La réaction en chaîne qui se produit est en fait difficile à prévoir et aucune stratégie ne peut être efficace dans ce cadre.

Contrairement au jeu des échecs, l'objectif du jeu du dilemme n'est pas de battre l'autre mais de récupérer le maximum de gains pour soi.

La stratégie complexe est aussi une stratégie peu lisible, ce qui peut conduire à une stratégie floue, contrairement à la stratégie du « donnant-donnant » qui a le mérite de la simplicité et de la clarté.

  1. Emmanuel Petit - Professeur agrégé de Sciences Économiques - Université Montesquieu Bordeaux IV Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification

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