Le comportement fondamentaliste
Définition :
Cette modalité d'action spéculative correspond à la vision classique du « bon spéculateur » que les économistes nomment « le comportement fondamentaliste ».
Il présuppose l'existence en dehors du marché financier d'un référent objectif, fondé sur les fondamentaux de l'économie, des pays, des entreprises. Ce référent est dénommé valeur fondamentale.
Les marchés étant supposés à l'équilibre, le prix d'un titre financier doit égaliser cette valeur fondamentale.
Dans ces conditions, la seule stratégie financière envisageable consiste à profiter de déséquilibres temporaires du marché quand la valeur fondamentale diffère de la valeur financière. Cette stratégie peut se résumer par l'adage suivant : « buy cheap and sell dear » : acheter un titre quand son cours est inférieur à la valeur fondamentale ; vendre quand son cours est supérieur.
Cette stratégie permet le retour à l'équilibre des marchés tout en assurant un profit à son initiateur. C'est donc la seule stratégie rationnelle possible sur un marché en équilibre. Toute autre forme de comportement est qualifié d'irrationnel en cela qu'il engendrerait des pertes systématiques.
Adam Smith [1776][1] souligne déjà le caractère stabilisant de la spéculation qui, en permettant de réguler l'offre et la demande, conduit à la formation d'un prix d'équilibre conforme à l'état réel de l'économie.
Exemple : La valeur fondamentale d'une action
La valeur fondamentale d'une action correspond à la valeur de l'entreprise estimée au regard de sa capacité productive actuelle et future. C'est aux analystes financiers qu'incombe cette tache. Ils utilisent en premier chef les informations comptables (bilans et comptes de résultat) qui donnent une valeur comptable, patrimoniale de la firme. Ils complètent avec des données prévisionnelles sectorielles, économiques, financières, nationales et internationales. Ainsi la valeur fondamentale estimée tient compte des données présentes (les actifs nets possédés par l'entreprise) et des estimations sur la croissance future de l'entreprise.
Exemple : La valeur fondamentale d'une obligation
Lors d'une émission d'obligations publiques, les investisseurs évaluent la capacité des États à rembourser leurs dettes. Cette estimation est fournie par les notations de crédit ("rating"). Les agences de notation prennent en considération la situation budgétaire (recettes fiscales, dépenses publiques), les prévisions de croissance, les politiques économiques engagées, le contexte politique et social.