Analyse financière

Les conflits d'intérêts propres à cette profession

Conflits d'intérêt liés à l'appartenance à une organisation financière

L'analyste au service d'une banque multi capacitaire peut être en conflit d'intérêts avec l'activité de banque d'investissement, et plus généralement avec tous les départements de sa banque en relation avec les sociétés cotées. Ce cas se présente notamment lorsque le département marché primaire de la même institution monte une opération financière telle qu'une introduction en bourse ou une augmentation de capital.

Du fait de la pression exercée par la clientèle institutionnelle sur les courtages, les sociétés de bourse peuvent être conduites à donner à leurs analystes des missions commerciales élargies par rapport à un modèle d'organisation séparant les équipes d'analystes des équipes de vendeurs. Ce mouvement a été permis par le développement de la technologie, notamment les bases de données informatisées, qui ont eu pour effet de réduire le temps unitaire nécessaire à la réalisation d'une étude fondamentale. Selon les sociétés de bourse, le rapprochement des équipes d'analystes et de vendeurs est plus ou moins accentué, le poids relatif de la dimension commerciale dans le travail de l'analyste plus ou moins lourd. Les dirigeants des sociétés de bourse sont naturellement sensibles au volume des courtages générés grâce au travail des analystes, relayé par celui des vendeurs. Cette attitude peut conduire certains à privilégier la préoccupation de rentabilité aux dépens de la qualité à long terme de l'analyse. A l'opposé, certains dirigeants peuvent également estimer que leur principale valeur ajoutée est aujourd'hui plus dans la qualité des analyses fondamentales produites.

De plus, les analystes des sociétés de bourse sont l'objet périodique, selon un rythme généralement semestriel, de notations détaillées de la part de leurs clients institutionnels, portant entre autres sur la qualité des analyses fournies. Dans l'évaluation globale d'un analyste par son employeur, la reconnaissance de cet analyste par les investisseurs est prise en considération. Cette reconnaissance a une traduction dans le volume des courtages liés aux transactions sur les sociétés suivies ou dans le nombre de rencontres organisées par la société de bourse avec les investisseurs, pour le compte des sociétés cotées. Ces dernières confient l'organisation de telles rencontres à une société de bourse, pour autant qu'elles estiment que l'analyste a bien compris leur fonctionnement et leurs orientations.

Les conflits d'intérêts, évoqués ci-dessus, au sein de la banque d'investissement ou l'accentuation des contraintes commerciales dans le métier de l'analyste d'une société de bourse, proviennent largement du fait que des activités potentiellement en conflit sont développées au sein d'une entité commune.

Nécessité pour disposer d'informations intéressantes de nouer des contacts privilégiés avec les dirigeants des entreprises analysées

L'analyste lui même, dans ses relations avec les entreprises, est confronté à des intérêts contradictoires.

L'analyste doit développer une analyse de qualité, mais il dépend, pour ce faire, des informations qui lui sont apportées par les sociétés cotées. De même, dans son rôle qui consiste à mettre en relation émetteurs et sociétés de gestion, l'analyste dépend de la coopération que veulent bien lui apporter lesdites sociétés cotées.

Le risque est, pour un analyste n'étant pas en bonne entente avec une société, que cette dernière répugne à lui apporter son concours, le privant d'un accès à des informations données à d'autres analystes concurrents. A l'inverse, il est légitime pour une société cotée d'être attentive à ce qui est écrit à son propos, en particulier à l'exactitude des faits et chiffres qui sont rapportés.

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