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Leçon n° 5 : Le calcul du coût de revient

plan de la leçon :

1.  L’évaluation des stocks. 1

1.1.  Méthode du premier entré, premier sorti 2

1.2.  Méthode du dernier entré, premier sorti 2

1.3.  Méthode du coût moyen unitaire pondéré. 3

2.  La détermination du coût de revient 3

2.1.  Calcul du coût d’achat 3

2.2.  Calcul du coût de production. 4

2.3.  Calcul du coût de revient 5

2.4.  Résultats analytiques et commentaires. 6

Exposé :

Le calcul du coût de revient suit exactement le processus développé dans la leçon 4 : il faut déterminer successivement les coûts d’achat, de production et enfin de revient. A l’occasion de l’achat des matières premières, va se poser le problème de l’évaluation des stocks. Celui-ci doit d’abord être traité, avant d’aborder le calcul du coût de revient.

1.  L’évaluation des stocks

Il existe plusieurs méthodes possibles d’évaluation des stocks. En France, seules deux méthodes, à quelques exceptions près sont autorisées : la méthode dite du « premier entré, premier sorti » (souvent appelée par son nom anglo-saxon « First In, First Out » ou « FIFO ») et la méthode du coût moyen unitaire pondéré (CMUP). La troisième méthode, « dernier entré, premier sorti » (ou LIFO pour « Last In, First Out ») est néanmoins présentée pour mémoire.

" Dans la société Arc-en-ciel, l’état des stocks se présente ainsi :

1.1. Méthode du premier entré, premier sorti

Le principe est extrêmement simple : les matières (ou marchandises) sont sorties du stock à leur coût d’achat, en privilégiant par priorité les plus anciennes. Ce principe est illustré à l’aide du tableau ci-dessous :

Fiche de stock des matières premières

 

Mouvements

Etat du stock

Quantités

Coût unitaire

Montant

Quantités

Coût unitaire

Montant

Stock initial

     

16 666

60,00

999 960

Entrées

50 000

58,00

2 900 000

16 666

50 000

66 666

60,00

58,00

999 960

2 900 000

3 899 960

Sorties

16 666

60

999 960

     

38 334

58,00

2 223 372

11 666

58,00

676 628

Tableau 11 : évaluation des stocks selon la méthode « premier entré, premier sorti »

Ce tableau se lit ainsi : la colonne « Mouvements » désigne les entrées et sorties, la colonne « Etat du stock » désigne le résultat des opérations. Ainsi, 50 000 unités entrées + 16 666 unités en stock font 66 666 unités en tout, pour une valeur totale de 3 899 960 €.

Les entrées sont calculées à leur coût d’achat, c’est-à-dire frais d’achat compris, soit :

50 000 kg à 2 320 000 € + 580 000 € (centre approvisionnement) = 2 900 000 €[1].

1.2. Méthode du dernier entré, premier sorti

Le principe est inverse du précédent : les matières (ou marchandises) sont toujours sorties du stock à leur coût d’achat, mais en privilégiant par priorité les plus récentes, comme le montre le tableau ci-après :

Fiche de stock des matières premières

 

Mouvements

Etat du stock

Quantités

Coût unitaire

Montant

Quantités

Coût unitaire

Montant

Stock initial

     

16 666

60,00

999 960

Entrées

50 000

58,00

2 900 000

16 666

50 000

66 666

60,00

58,00

999 960

2 900 000

3 899 960

Sorties

50 000

58,00

2 900 000

     
 

5 000

60

300 000

11 666

60,00

699 960

Tableau 1.2 : évaluation des stocks selon la méthode « dernier entré, premier sorti »

1.3. Méthode du coût moyen unitaire pondéré

Comme son nom l’indique, la méthode consiste à calculer une moyenne pondérée des valeurs en stocks et de celles qui sont rentrées, soit : (999 960 + 2 900 000) / (50 000 + 16 666) = 58,50 € l’unité. Les matières premières sont ensuite sorties à cette valeur, comme il est résumé dans le tableau ci-après :

Fiche de stock des matières premières

 

Mouvements

Etat du stock

Quantités

Coût unitaire

Montant

Quantités

Coût unitaire

Montant

Stock initial

     

16 666

60,00

999 960

Entrées

50 000

58,00

2 900 000

66 666

58,50

3 899 961

Sorties

55 000

58,50

3 217 500

11 666

58,50

682 461

Tableau 1.3 : évaluation des stocks selon la méthode du coût moyen unitaire pondéré

Dans le cadre de l’exemple traité, nous retiendrons cette dernière méthode.

 2.  La détermination du coût de revient

Le coût de revient représente la somme des coûts d’achat et de production auxquels viennent s’ajouter les charges de distribution et les frais d’administration. La suite de cette leçon reprend très précisément cette trame et nous conclurons sur l’appréciation du résultat analytique.

2.1. Calcul du coût d’achat

Il faut bien distinguer le coût d’entrée en stock et le coût de sortie. Le premier a été calculé comme indiqué dans la fiche de stock (méthode du coût moyen unitaire pondéré) en ajoutant au prix des matières premières, les frais d’achat qui lui sont liés. Le coût à la sortie du stock correspond à la valeur des matières premières indiquées en sortie qui tient donc compte de la valeur du stock initial.

2.2. Calcul du coût de production

"La société Arc-en-ciel communique les informations complémentaires suivantes pour le mois de mai :

Le calcul peut être réalisé sur les quantités globales ou de manière unitaire. L’intérêt des calculs qui précèdent est naturellement d’aboutir directement à un coût de production unitaire. Le tableau ci-après résume les différents calculs :

 

Rouleaux U

Rouleaux V

Quantités

Coût unitaire

Montant

Quantités

Coût unitaire

Montant

Matières premières

9

58,50

 526,50

10

58,50

 585,00

Atelier Filage

0,50

110,00

55,00

1

110,00

110,00

Atelier Tissage

1

92,00

92,00

1

92,00

92,00

Main-d’œuvre directe

0,50

140,00(1)

70,00

1

140,00(2)

140,00

Coût de production

1

 

 743,50 €

1

 

 927,00 €

(1) Une demi-heure par produit, soit 1 500 heures pour 3 000 produits, d’où 210 000/1 500 = 140

(2) Une heure par produit, soit 2 800 heures pour 2 800 produits, d’où 392 000/2 800 = 140

Tableau 21 : tableau de calcul du coût de production unitaire

Le coût de production obtenu à l’issue de ce calcul représente un coût avant stockage (coût de production des produits finis fabriqués). Il faut donc tenir compte des existants. On notera cependant que tous les rouleaux U fabriqués étant vendus et aucun stock initial n’existant à l’origine, seuls les rouleaux V doivent faire l’objet d’un ajustement. Le tableau ci-après permet de calculer le coût à la sortie des stocks, ajusté par la méthode du coût moyen unitaire pondéré.

Fiche de stock des rouleaux V

 

Mouvements

Etat du stock

Quantités

Coût unitaire

Montant

Quantités

Coût unitaire

Montant

Stock initial

     

500

923,70

461 850

Entrées

2 800

927,00

2 595 600

3 300

 926,50

3 057 450

Sorties

3 200

 926,50

2 964 800

100

 926,50

92 650

Tableau 22 : fiche de stock des rouleaux V

2.3. Calcul du coût de revient

Au coût de production des produits finis, il reste à ajouter le coût de distribution. Le calcul du coût de revient peut être résumé dans le tableau suivant :

 

Rouleaux U

Rouleaux V

Quantités

Coût unitaire

Montant

Quantités

Coût unitaire

Montant

Coût de production

1

743,50

743,50

1

926,50

926,50

Taux de frais

5,50 %

1 000

55,00

5,50 %

1 200

66,00

Coût de revient

1

 

 798,50

1

 

 992,50

Tableau 23 : tableau de calcul du coût de revient complet des produits U et V

2.4. Résultats analytiques et commentaires

Le résultat analytique représente la différence entre le chiffre d’affaires et le coût de revient des produits vendus. Il est possible (et même souhaitable) de calculer un résultat unitaire et un résultat global. Ces calculs sont résumés dans le tableau suivant :

Résultat analytique

 

Rouleaux U

Rouleaux V

Quantités

Coût unitaire

Montant

Quantités

Coût unitaire

Montant

Chiffre d’affaires

3 000

1 000

3 000 000

3 200

1 200

3 840 000

Coût unitaire

3 000

798,50

2 395 500

3 200

992,50

3 176 000

Résultat

3 000

 201,50

604 500

3 200

 207,50

664 000

Résultat global

1 268 500

Tableau 24 : résultats analytiques unitaire et global pour les produits U et V

La conclusion que l’on peut tirer de ce dernier tableau est qu’en apparence, les deux produits sont rentables, puisqu’ils sont vendus à un coût nettement inférieur à leur prix de vente. Cela étant, il faut être prudent dans cette appréciation, car l’affectation des charges indirectes s’est réalisée selon des critères qui peuvent être discutables. Une illustration simple du débat est donnée par le choix du chiffre d’affaires comme taux de frais : en imaginant que le transport constitue une part importante du coût, pourquoi un rouleau de V nécessiterait-il des frais supplémentaires particuliers ?[2] Et en cas de variation de prix, comment justifier également que l’un coûte plus que l’autre à distribuer, alors que les conditions physiques n’ont pas changé ?...

Ces dernières questions prouvent la difficulté d’utilisation du système des coûts complets. Nous allons voir par ailleurs dans les leçons suivantes, que d’autres problèmes et difficultés d’ordre technique peuvent surgir, même si le système peut être amélioré sur certains points.