plan de la leçon :
1.1. Méthode du premier entré, premier sorti 2
1.2. Méthode du dernier entré, premier sorti 2
1.3. Méthode du coût moyen unitaire pondéré. 3
2. La détermination du coût de revient 3
2.2. Calcul du coût de production. 4
Exposé :
Le calcul du coût de revient suit exactement le processus développé dans la leçon 4 : il faut déterminer successivement les coûts d’achat, de production et enfin de revient. A l’occasion de l’achat des matières premières, va se poser le problème de l’évaluation des stocks. Celui-ci doit d’abord être traité, avant d’aborder le calcul du coût de revient.
Il existe plusieurs méthodes possibles d’évaluation des stocks. En France, seules deux méthodes, à quelques exceptions près sont autorisées : la méthode dite du « premier entré, premier sorti » (souvent appelée par son nom anglo-saxon « First In, First Out » ou « FIFO ») et la méthode du coût moyen unitaire pondéré (CMUP). La troisième méthode, « dernier entré, premier sorti » (ou LIFO pour « Last In, First Out ») est néanmoins présentée pour mémoire.
" Dans la société Arc-en-ciel, l’état des stocks se présente ainsi :
Le principe est extrêmement simple : les matières (ou marchandises) sont sorties du stock à leur coût d’achat, en privilégiant par priorité les plus anciennes. Ce principe est illustré à l’aide du tableau ci-dessous :
Fiche de stock des matières premières |
||||||
Mouvements |
Etat du stock |
|||||
Quantités |
Coût unitaire |
Montant |
Quantités |
Coût unitaire |
Montant |
|
Stock initial |
16 666 |
60,00 |
999 960 |
|||
Entrées |
50 000 |
58,00 |
2 900 000 |
16 666 50 000 66 666 |
60,00 58,00 |
999 960 2 900 000 3 899 960 |
Sorties |
16 666 |
60 |
999 960 |
|||
38 334 |
58,00 |
2 223 372 |
11 666 |
58,00 |
676 628 |
Tableau 1‑1 : évaluation des stocks selon la méthode « premier entré, premier sorti »
Ce tableau se lit ainsi : la colonne « Mouvements » désigne les entrées et sorties, la colonne « Etat du stock » désigne le résultat des opérations. Ainsi, 50 000 unités entrées + 16 666 unités en stock font 66 666 unités en tout, pour une valeur totale de 3 899 960 €.
Les entrées sont calculées à leur coût d’achat, c’est-à-dire frais d’achat compris, soit :
50 000 kg à 2 320 000 € + 580 000 € (centre approvisionnement) = 2 900 000 €[1].
Le principe est inverse du précédent : les matières (ou marchandises) sont toujours sorties du stock à leur coût d’achat, mais en privilégiant par priorité les plus récentes, comme le montre le tableau ci-après :
Fiche de stock des matières premières |
||||||
Mouvements |
Etat du stock |
|||||
Quantités |
Coût unitaire |
Montant |
Quantités |
Coût unitaire |
Montant |
|
Stock initial |
16 666 |
60,00 |
999 960 |
|||
Entrées |
50 000 |
58,00 |
2 900 000 |
16 666 50 000 66 666 |
60,00 58,00 |
999 960 2 900 000 3 899 960 |
Sorties |
50 000 |
58,00 |
2 900 000 |
|||
5 000 |
60 |
300 000 |
11 666 |
60,00 |
699 960 |
Tableau 1.2 : évaluation des stocks selon la méthode « dernier entré, premier sorti »
Comme son nom l’indique, la méthode consiste à calculer une moyenne pondérée des valeurs en stocks et de celles qui sont rentrées, soit : (999 960 + 2 900 000) / (50 000 + 16 666) = 58,50 € l’unité. Les matières premières sont ensuite sorties à cette valeur, comme il est résumé dans le tableau ci-après :
Fiche de stock des matières premières |
||||||
Mouvements |
Etat du stock |
|||||
Quantités |
Coût unitaire |
Montant |
Quantités |
Coût unitaire |
Montant |
|
Stock initial |
16 666 |
60,00 |
999 960 |
|||
Entrées |
50 000 |
58,00 |
2 900 000 |
66 666 |
58,50 |
3 899 961 |
Sorties |
55 000 |
58,50 |
3 217 500 |
11 666 |
58,50 |
682 461 |
Tableau 1.3 : évaluation des stocks selon la méthode du coût moyen unitaire pondéré
Dans le cadre de l’exemple traité, nous retiendrons cette dernière méthode.
Le coût de revient représente la somme des coûts d’achat et de production auxquels viennent s’ajouter les charges de distribution et les frais d’administration. La suite de cette leçon reprend très précisément cette trame et nous conclurons sur l’appréciation du résultat analytique.
Il faut bien distinguer le coût d’entrée en stock et le coût de sortie. Le premier a été calculé comme indiqué dans la fiche de stock (méthode du coût moyen unitaire pondéré) en ajoutant au prix des matières premières, les frais d’achat qui lui sont liés. Le coût à la sortie du stock correspond à la valeur des matières premières indiquées en sortie qui tient donc compte de la valeur du stock initial.
"La société Arc-en-ciel communique les informations complémentaires suivantes pour le mois de mai :
Le calcul peut être réalisé sur les quantités globales ou de manière unitaire. L’intérêt des calculs qui précèdent est naturellement d’aboutir directement à un coût de production unitaire. Le tableau ci-après résume les différents calculs :
Rouleaux U |
Rouleaux V |
|||||
Quantités |
Coût unitaire |
Montant |
Quantités |
Coût unitaire |
Montant |
|
Matières premières |
9 |
58,50 |
526,50 |
10 |
58,50 |
585,00 |
Atelier Filage |
0,50 |
110,00 |
55,00 |
1 |
110,00 |
110,00 |
Atelier Tissage |
1 |
92,00 |
92,00 |
1 |
92,00 |
92,00 |
Main-d’œuvre directe |
0,50 |
140,00(1) |
70,00 |
1 |
140,00(2) |
140,00 |
Coût de production |
1 |
743,50 € |
1 |
927,00 € |
(1) Une demi-heure par produit, soit 1 500 heures pour 3 000 produits, d’où 210 000/1 500 = 140
(2) Une heure par produit, soit 2 800 heures pour 2 800 produits, d’où 392 000/2 800 = 140
Tableau 2‑1 : tableau de calcul du coût de production unitaire
Le coût de production obtenu à l’issue de ce calcul représente un coût avant stockage (coût de production des produits finis fabriqués). Il faut donc tenir compte des existants. On notera cependant que tous les rouleaux U fabriqués étant vendus et aucun stock initial n’existant à l’origine, seuls les rouleaux V doivent faire l’objet d’un ajustement. Le tableau ci-après permet de calculer le coût à la sortie des stocks, ajusté par la méthode du coût moyen unitaire pondéré.
Fiche de stock des rouleaux V |
||||||
Mouvements |
Etat du stock |
|||||
Quantités |
Coût unitaire |
Montant |
Quantités |
Coût unitaire |
Montant |
|
Stock initial |
500 |
923,70 |
461 850 |
|||
Entrées |
2 800 |
927,00 |
2 595 600 |
3 300 |
926,50 |
3 057 450 |
Sorties |
3 200 |
926,50 |
2 964 800 |
100 |
926,50 |
92 650 |
Tableau 2‑2 : fiche de stock des rouleaux V
Au coût de production des produits finis, il reste à ajouter le coût de distribution. Le calcul du coût de revient peut être résumé dans le tableau suivant :
Rouleaux U |
Rouleaux V |
|||||
Quantités |
Coût unitaire |
Montant |
Quantités |
Coût unitaire |
Montant |
|
Coût de production |
1 |
743,50 |
743,50 |
1 |
926,50 |
926,50 |
Taux de frais |
5,50 % |
1 000 |
55,00 |
5,50 % |
1 200 |
66,00 |
Coût de revient |
1 |
798,50 |
1 |
992,50 |
Tableau 2‑3 : tableau de calcul du coût de revient complet des produits U et V
Le résultat analytique représente la différence entre le chiffre d’affaires et le coût de revient des produits vendus. Il est possible (et même souhaitable) de calculer un résultat unitaire et un résultat global. Ces calculs sont résumés dans le tableau suivant :
Résultat analytique |
|||||||
Rouleaux U |
Rouleaux V |
||||||
Quantités |
Coût unitaire |
Montant |
Quantités |
Coût unitaire |
Montant |
||
Chiffre d’affaires |
3 000 |
1 000 |
3 000 000 |
3 200 |
1 200 |
3 840 000 |
|
Coût unitaire |
3 000 |
798,50 |
2 395 500 |
3 200 |
992,50 |
3 176 000 |
|
Résultat |
3 000 |
201,50 |
604 500 |
3 200 |
207,50 |
664 000 |
|
Résultat global |
1 268 500 |
Tableau 2‑4 : résultats analytiques unitaire et global pour les produits U et V
La conclusion que l’on peut tirer de ce dernier tableau est qu’en apparence, les deux produits sont rentables, puisqu’ils sont vendus à un coût nettement inférieur à leur prix de vente. Cela étant, il faut être prudent dans cette appréciation, car l’affectation des charges indirectes s’est réalisée selon des critères qui peuvent être discutables. Une illustration simple du débat est donnée par le choix du chiffre d’affaires comme taux de frais : en imaginant que le transport constitue une part importante du coût, pourquoi un rouleau de V nécessiterait-il des frais supplémentaires particuliers ?[2] Et en cas de variation de prix, comment justifier également que l’un coûte plus que l’autre à distribuer, alors que les conditions physiques n’ont pas changé ?...
Ces dernières questions prouvent la difficulté d’utilisation du système des coûts complets. Nous allons voir par ailleurs dans les leçons suivantes, que d’autres problèmes et difficultés d’ordre technique peuvent surgir, même si le système peut être amélioré sur certains points.