The Bullwhip Effect
Amplification de la variabilité de la demande au sein d'une filière lorsque les entreprises n'ont pas une connaissance directe de la demande réelle du client final. Cet effet se traduit par des stocks excédentaires.
Déclencheurs
Mode de prévision des commande (basé sur l'unité aval et non sur la demande réelle).
Groupage des commandes => pics de consommations.
Saisonnalité non liée à la demande réelle (ex : en fin d'année pour solder les budgets).
Fluctuation de prix ( « forward buys » = 75-100 Mds $ /an dans l'industrie).
Pénurie de produits :
- Tendance à se prémunir d'éventuels quotas à venir en commandant plus que nécessaire.
- Tendance à ne pas donner d'infos aux fournisseurs sur la demande réelle.
- Cas de l'industrie des microprocesseurs dans les années 80.
Enjeu
Avoir un accès « direct » à la demande et un mode de production flexible pour y répondre rapidement.
Remarque :
- Mode de prévision des commande : basé sur les commandes de l'unité aval (et non directement sur la demande réelle) en incluant le stock de sécurité (correspondant aux délais de livraison, à une marge sécurité pour éviter les ruptures de stocks, etc.). Au plus les fréquences d'achats seront espacés au plus le stock de sécurité sera important engrangeant de ce fait une accumulation des biens sans être sûr qu'ils correspondent pour autant à la demande réelle. Effet boule de neige ensuite auprès des unités amont.
- Groupage des commandes : dans l'industrie, afin de réduire les coûts unitaire d'achat, comme celui de traitement, les commandes sont passés sont concentrées selon des cycles régulier : 1 fois par mois par exemple. Par exemple P&G avait calculé que le coût unitaire de traitement d'une commande client était de 35$ à 75$. Si le client n'est pas coordonné avec son fournisseur, ce dernière voit donc des pics de commandes suivi d'aucune commandes. Ceux-ci ne peuvent qu'inciter le fournisseurs à accumuler du stock plus que nécessaire en vue de l'occurrence d'autres pics. Bien souvent d'une compagnie à une autre, ces groupages sont effectués sur des cycles similaires (tous les débuts de mois fréquemment) ce qui ne fait qu'augmenter les pics et donc l'effet bullwhip.
- Saisonnalité non liée à la demande réelle : par exemple en fin d'année lorsque les entreprises doivent solder leurs budgets.
- Fluctuation des prix : prix attractifs appliqués par les fournisseurs qui induit des achats prématurés. Ces « forward buys » représentent dans l'industrie alimentaire 75 à 100 milliard de $ par an. Lorsque il y a des réductions de coûts le consommateur aura tendance à acheter plus que sa consommation réelle et à réduire ses achats lorsque le prix de vente revient à la norme. En d'autres termes la courbe de vente du produit ne suit pas celle de la consommation effective par le consommateur final.
- Lorsque un produit est en quantité insuffisante par rapport à la demande réelle, les fournisseurs auront tendance à rationner l'ensemble de leurs clients. Ceux-ci en contre coup auront tendance à commander plus que nécessaire en vue de se prémunir d'un éventuel quota appliqué en cas de pénurie du produit (voir les pics de consommation à l'annonce des crash pétroliers, voir également le cas de pénurie fictive cf. le film « le Sucre » dans les années 70). A ce moment là il auront tendance à ne donner que très peu d'information aux fournisseurs sur la demande réelle des consommateurs (asymétrie informationnelle). Cas de l'industrie informatique dans les années 80 avec les microprocesseurs : les distributeurs avait anticipé une hausse de la consommation, passaient des commandes « exagérées » auprès de plusieurs fournisseurs, retenait celui qui répondait le mieux à la quantité demandée et annulaient ensuite leurs autres commandes. La solution qui fut adoptée par General Motors a été d'établir les quotas non pas sur la quantité alors commandée mais sur les commandes effectives en période de non pénurie.