Analyser la santé financière

Descriptif :

La santé financière de l'entreprise est devenue un enjeu décisif de l'analyse financière. Elle intéresse les créanciers soucieux d'évaluer les risques lors de l'octroi d'un prêt, les actionnaires et les dirigeants de l'entreprise.

Objectifs :

Objectifs pédagogiques du chapitre :

Mots-clés :

Solvabilité - liquidité - performance - faillites

Temps de travail :

Ce cinquième module demande 8h de travail.

Plan

Introduction

5.1. Intérêt d’un diagnostic financier: solvabilité et la liquidité des entreprises, obtenir un crédit, évaluer la qualité d’un client ou d’un fournisseur

5.2. Ratios de solvabilité et de liquidité

5.3. Ratios de rentabilité

5.3.1 Ratios de rentabilité économique
5.3.2 Ratios de rentabilité financière

5.4. Evaluation de la performance

5.5. Modèles de prédiction de faillites

Conclusion

A retenir

Exercice

Introduction

Il existe de nombreuses mesures servant à l'étude des états financiers d'une compagnie. Un ratio se définit comme une mesure mettant en relation deux ou plusieurs nombres. On peut donc pratiquement en calculer une infinité. Cependant, certains sont plus évocateurs que d'autres et nous serons d'une plus grande utilité. De même, un ratio fort important dans le cas d'une entreprise peut n'être que de second ordre pour une autre. Il vaut donc mieux y aller avec ceux qui caractérisent le secteur d'activité de la firme analysée.

La classification des ratios se divise entre plusieurs catégories différentes, mais certains ouvrages les classeront de différentes façons. Il y a les ratios de liquidité, qui évaluent la capacité des entreprises à faire face à leurs engagements à court terme grâce à leurs actifs à court terme. Viennent ensuite les ratios de rentabilité et de gestion, donnant une idée de l'efficacité avec laquelle les dirigeants ont géré les ressources mises à leur disposition.

5.1. Intérêt d’un diagnostic financier

L’analyse financière ou ou le diagnostic financier a pour but d’expliquer comment une entreprise peut créer sur le moyen terme (point de vue de l’actionnaire) ou s’il est solvable (point de vue du créancier).
Quelques soit le point de vue, la méthode d’analyse est la même.

Il faut analyser :

A l’issue du diagnostic financier on doit être capable de répondre aux deux questions qui ont pu motiver l’enquête :

Une entreprise est solvable lorsqu’elle peut faire face à l’ensemble de ses engagements enliquidant l’ensambles de ses actifs, c’est à dire en cas d’arrêt de l’exploitation et de mise en vente tous ses biens.
L’actif net, différence entre le montant de l’actif et la totalité des dettes, mesure traditionnellement la solvabilités d’une entreprise.

Une entreprise crée la valeur lorsqu’elle dégage son actif économique un taux de rentabilité économique supérieur au coûts des ressources (capitaux propres et dettes) qui ont servi à financer cet actif économique.

5.2. Ratios de solvabilité et de liquidité

(fond de roulement ou current ratio)

Le fonds de roulement représente la différence entre l'actif à court terme et le passif à court terme (dont l'échéance est de moins de douze mois). Un fonds de roulement positif indique qu'une entreprise a suffisamment d'actifs liquides pour régler ses dettes et engagements à court terme (12 mois). Le ratio du fonds de roulement (aussi appelé ratio de liquidité générale), compare l'actif à court terme au passif à court terme.

Un ratio du fonds de roulement de 1,0 ou plus est considéré acceptable pour la plupart des entreprises. Il faut cependant tenir compte d'autres facteurs avant de tirer des conclusions : en particuler, il faut faire attention au niveau des comptes à recevoir qui, dans certains cas, peuvent ne pas être payés par les clients, et aux stocks, qui peuvent avoir perdu une partie de leur valeur. En général, un ratio supérieur à 2,0 indique qu'une entreprise est très solvable à court terme. Un ratio faible (inférieur à 1,0) peut faire craindre que l'entreprise ne soit pas en mesure de faire face à ses obligations financières à court terme.

(liquidité relative ou quick ratio)

ou encore

Ce ratio, indique la capacité de l'entreprise à faire face aux exigences immédiates de ses créanciers en mettant à profit ses éléments d'actif les plus facilement réalisables (encaisse, investissements temporaires et titres rapidement négociables). Ce ratio est une mesure plus exigeante de la capacité de l'entreprise à faire face à ses obligations à court terme que le ratio du fonds de roulement car il exclut les stocks et les éléments payés d'avance, lesquels ne peuvent être immédiatement réalisés. La raison pour laquelle on exclut certains éléments d'actif à court terme, c'est qu'ils n'offrent aucune garantie quant à leur valeur liquidative. Les stocks peuvent se déprécier, et les frais payés d'avance peuvent ne pas être totalement, ou aucunement, récupérables. Le ratio de liquidité immédiate est généralement utilisé en complément du ratio du fonds de roulement.

En général, un ratio de 1,0 ou plus est considéré suffisant pour qu'une entreprise puisse faire face à ses obligations à court terme. Une valeur inférieure à 1,0 signale un problème potentiel dans la capacité de régler les obligations immédiates.

5.3. Ratios de rentabilité

La rentabilité est l’expression du résultat obtenu d’une action économique de transformation de production et/ou d’échange.
La dissociation fondamentale entre le capital économique et capital financier du fait de l’endettement est à la base de la distinction de la rentabilité économique et de la rentabilité financière et du mécanisme dit de l’effet de levier de l’endettement.

La rentabilité est définie par un rapport entre le résultat obtenu et les moyens mis en œuvre.

On distingue généralement les ratios de rentabilité économique, les ratios de rentabilité financière et les ratios de rendement financier qui mesurent la rentabilités des placements financiers effectués par les investisseurs sur le marché financier.

5.3.1 Ratios de rentabilité économique

D ‘un point de vue économique, la rentabilité de l’entreprise s’exprime par le rapport entre le surplus monétaire dégagé et le capital économique (actif total).
Ce ratio ne prend pas en considération les conditions de financement (part relative des capitaux propres et des capitaux empruntés à log terme). De façon générale, on désigne par le ratio ROI (Return on investment) cette idée de rapprochement entre les résultats et les sommes investies.
La rentabilités s’exprime alors par le rapport :



Cette expression globale de la rentabilité peut être décomposée à partir des mécanismes qui sont à l’orogine du surplus, c’est-à-dire le volume d’affaires et la marge de résultat.
L’expression de la rentabilité devient :



(alors : rentabilité économique = marge × rotation)
On peut introduire également lacnotion de productivité en faisant intervenir la valeur ajoutée.
La rentabilité économique devient :



Ou valeur ajoutée/immobilisations exprime un rapport de productivité.

(On a alors :
marge sur valeur ajoutée × productivité × degré d’immobilisation de l’actif.)

5.3.2 Ratios de rentabilité financière

De façon générale on désigne la rentabilité financière par le ratio de rentabilité des fonds propres – ROE (Return on Equity) :



Cependant, l’un des incovéninant du ROE est qu’il intègre les effets de la politique de financement de l’entreprise.
C’est la raison pour laquelle on peut chercher à compléter le ROE par une mesure de la rentabilité économique c’est-à-dire par un ratio indépendant du mode de financement de l’entreprise.
La rentabilité économique est le plus fréquamment appréhendée par le ROCE (return on Capital employed) qui s’appréci par rapport aux capitaux utilisés.



Les capitaux employés figurant au dénominateur correspondent à la somme des immobilisations et du besoin en fond de roulement d’exploitation, c’est-à-dire aux besoins de financement stables de l’activité.

Cette notion de la rentabilité peut également être exprimée par le rapport donnant le bénéfice par action :




On retient ici le nombre d’actions composant le capital social.

On peut décomposer la rentabilité financière comme on l’a fait précédemment :



alors la rentabilité financière = rotation × marge nette × coefficient d’endettement.

L’endettement détermine le montant du capital investi par les actionnaires et influence le bénéfice par la réduction des frais financiers.
Lorsque la part relative de l’endettement augmente, le dénominateur du ratio de rentabilité (résultat net/capitaux propres) diminue, mais la rentabilité reste la même si le résultat net diminue dans la même proportion, en supposan d’ailleurs la vitesse de rotation constante.

Pour mettre en évidence cette relation, il faut recourir à la notion de résultat brut avant charges financières puisque ces dernières sont fiscalement déductibles et introduire le coefficient d’érosion du bénéfice par les charges financères soit :



On utilise alors le résultat d’exploitation avant charges financères et avant impôts mais après amortissement.

L’expression de la rentabilité devient :



Alors : marge × rotation × coefficient d’endettement × coefficient de charges financères × taux d’imposition.

Cette relation mesure l’effet de l’endettement sur la rentabilité financière lors l’augmentation de l’actif total par endettement.

Cet effet est appelé effet de levier.

5.4. Evaluation de la performance

Les premières mesures de la performance d’une entreprise ont été construites sur la base d’éléments financiers.
La mesure la plus facilement disponible est sans doute le résultat comptable de l’entreprise. Sur cette base la structuration du compte de résultat en soldes intermédiaires de gestion offre des possibilités d’analyses supplémentaires.
Un des inconvénients des donnés comptables pour appréhender la performance de l’entreprise est lié au fait, qu’ils sont exprimés en valeur absolue. Aiansi, comparer le résultat d’exploitation de deux entreprises n’a pas de sens en soi, car les chiffres ne sont pas nécessairement comparables.
Ceci a amené à privilégier les grandeurs relatives, sous forme de ratios. On s’intéresse ainsi moins aux chiffres eux-même qu’à la structure du résultat, plus intéressante en terme de comparaison.

Dans la partie précédente du chapitre on a présenté les indicateurs traditionnels de la rentabilité.

Les mesures de type financier ont été vivement critiquées notamment à partir de la fin des années 70, car elles ne prennent en compte que la valeur pour les actinnaires et qu’elles négligaient donc d’autres stakeholders comme les clients.

Le modèle de la Valeur Économique Ajoutée (EVA), promu et diffusé par le cabinet Stern et Stewart , constitue l’aboutissement le plus récent de la mesure de la performance économique et financière.
L’EVA repse sur la prise en compte de la totalité du coût des ressources nécessaires au fonctionnement d’une activité. L’EVA vise à mesurer la performance nette, prenant en compte le coût total des ressources, dettes et fonds propres, exprimé par leur coût moyen pondéré (WACC).
Les détails du modèle de l’EVA seront présentées dans le chapitre 7.

Les limites fréquemment invoquées des indicateurs financiers ont milité en faveur du développement de nouveaux types d’indicateurs de gestion.
Il existe à ce titre des méthodologies variées mais proches. La plus connue aujourd’hui au niveau international est le Balanced Scorecard (BSC) ou tableau de bord anglo-saxon.
Parmi les approches européennes on peut mentionner comme la pus importante « le tableau de bord » français, appuyé par la méthodologie OVAR.

5.5. Modèles de prédiction de faillites

La faillite est l’aveu d’une cessation de paiement, c’est une rupture de trésorerie ou une insuffisance de liquidité exprimé par l’impossibilité de payer des dettes à l’échéance. Selon une étude les principales causes de défaillance d’entreprises sont :
Il y a aussi des causes structurelles comme par exemple.
Il y a aussi des causes liées à l’environnement de l’entreprise (le développement de la concurrence, le déclin du secteur d’activité de l’entreprises , les suppressions de concours bancaires).

Plusieures modèles visent la prédiction de faillites. Un des méthodes plus connues est la méthode des scores de la Banque de France.

Les principaux scores utilisés actuellement dans le monde de la finance sont les suivants :
La Banque de France a construit une fonction score Z permettant de déceler les défaillances d’entreprises. Ces derniers sont caractérisées par 19 ratios retraçant quatre aspect de leur comportement :
Important
La fonction score Z applicable à toute entreprise industrielle est définie :

Z= – 1,255.X1 2.003.X2 – 0,824. X3 5,221 X4 – 0,689. X5 – 1,164. X6 0,706 X7 1,408 X8 – 85,544

Sachant que :
X1 = charges financières/résultat économique brut
X2 = ressources stables/capitaux investis
X3 = capacité d’autofinancement/endettement à long terme
X4 = résultat économique brut/chiffre d’affaire hors taxes
X5 = dettes commerciales/achats TTC
X6 = taux de variation de la valeur ajoutée
X7 = travaux en cours créances commerciales – avances/production TTC
X8 = investissements physiques/valeur ajoutée

Conclusion

Ce module vous a donné les ratios importants permettant d'analyser la solvabilité, la liquidité, la rentabilité d'une entreprise. Il vous permet de fonder un diagnostic financier utile notamment dans les relations avec les créanciers.

A retenir

QCM

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