Le modèle à une seule variable explicative se révèle
le plus souvent trop simpliste pour rendre compte d'une réalité
complexe.
est un modèle à trois variables explicatives (x1t , x2t et x3t )
et quatre coefficients (a1, a2, a3 et a0).
L'approche économétrique est très riche car elle
recherche une explication non pas dans les variations de la chronique
elle-même (comme les méthodes endogènes) mais au travers des fluctuations
d'autres chroniques dont on a l'habitude d'évaluer intuitivement
l'influence. Elle permet de tester et de quantifier explicitement
des relations qui sont pressenties.
Les coefficients du modèle (â1,
â2,
â3,
â0)
Il s’agit des poids relatifs accordés à chacun des
facteurs explicatifs. Ce sont des estimations des coefficients réels
et inconnus puisque nous ne disposons que d'un échantillon de chaque
chronique et non de la population dans son ensemble. Ces coefficients
sont donc des variables aléatoires assorties d'un écart-type. Ils
représentent l’impact des variables explicatives sur le phénomène
que l'on cherche à expliquer (les ventes).
Dans le cas d'un modèle spécifié de façon légèrement
différente (introduction d'une variable explicative supplémentaire,
ou remplacement d'une variable par une autre), la nouvelle estimation
des coefficients de régression (â1,
â2,
â3,
â0)
est différente de la précédente, y compris pour les variables explicatives
qui ont été conservées. En effet, le calcul des coefficients de
régression tient compte des intercorrélations entre les variables
explicatives ; ceci introduit donc des variations dans l'estimation
de ces valeurs.
Interprétation
La qualité statistique d’un modèle de régression
multiple se juge essentiellement par l’interprétation des écarts-types
des coefficients. Il suffit de comparer le rapport, en valeur absolue,
de chaque coefficient sur son écart-type, à la valeur lue dans une
table de Student à n-k-1
degrés de liberté (k = nombre
de variables explicatives, ici k = 3)
et un seuil choisi. Si le nombre d’observations
est supérieur à 30, on prend la valeur 2. Si ce rapport est
supérieur à cette valeur, la variable explicative est bien « contributive
» à l’explication de la série des ventes ; dans le cas contraire,
il convient de retirer cette variable du modèle et de procéder à
une nouvelle estimation.
Cas particulier :
en ce qui concerne le terme constant a0,
le fait qu’il ne soit pas significativement différent de 0 n’a aucune
importance. Dans la pratique, nous ne testerons donc pas sa significativité
par rapport à 0.
Coefficient de détermination (R²)
Le coefficient de détermination mesure la qualité
de l'ajustement du modèle, il est égal au rapport de la variance
expliquée par les séries explicatives sur la variance totale. Le
R²
ne préjuge pas de la qualité réelle du modèle donc de la prévision
qui en découle ; en effet, il est lié au nombre de facteurs explicatifs
du modèle. A titre d'exemple caricatural, un modèle estimé à partir
de 5 observations et 5 facteurs explicatifs a un R²
égal à 1 (5 équations à 5 inconnues), or ce modèle n'a aucune validité
statistique et fournirait des prévisions erronées. Ainsi, il est
très possible d'aboutir à un modèle excellent avec un R²
de l'ordre de 0,5. Le coefficient de détermination ne représente
que la qualité de l'ajustement par rapport à la dispersion du nuage
de points.