Une série chronologique est composée d'un historique,
c'est-à-dire d'une suite de valeurs ordonnées dans
le temps à périodicité constante : par exemple,
l'indice mensuel des prix à la consommation de la France
entière publié par l'INSEE en base 100 en 1980. La
«suite» des valeurs de janvier 1995 jusqu'à septembre
2000 au mois le mois représente l'historique de l'indice
des prix à la consommation. Les ventes mensuelles, pour un
article, de mars 1997 à février 2000 serviront de
base historique afin d'élaborer la prévision.
Un historique doit réunir certaines propriétés
:
il ne se compose que de valeurs connues et calculées,
qui sont effectivement réalisées.
il est représentatif de ce que l'on cherche
à prévoir. Un historique des livraisons ne permet
pas de prévoir la demande !
il est homogène dans le temps.
il comprend un nombre minimal dobservations.
Il semble logique d'écrire que plus l'historique
est long, meilleure sera la qualité de l'analyse et par voie
de conséquence de la prévision. La longueur minimum
d'un historique, c'est-à-dire son nombre de valeurs, est
variable selon le but recherché et la périodicité
des données. Si l'objectif est de fournir des prévisions
de périodicité mensuelle à un horizon de 6/12
mois, nous considérons alors que le minimum de valeurs disponibles
est de 3 ans, soit 36 observations mensuelles, alors que la dimension
souhaitable d'un historique se situe aux alentours de 4/5 ans (surtout
en ce qui concerne le calcul de coefficients saisonniers significatifs).
La formule générale de la moyenne d'une série chronologique
de terme général xt
pour laquelle nous disposons de n
observations est :
Le calcul de la moyenne présente un intérêt limité
: deux séries des ventes peuvent avoir une moyenne identique alors
que leur allure générale est très différente. Egalement dans le
cas de séries ayant une forte tendance soit à la hausse soit à la
baisse, la moyenne variera fortement à chacune des nouvelles réalisations.
C'est pourquoi il est préférable de présenter avec la moyenne un
coefficient permettant de prendre en compte la dispersion.
La variance d'une série chronologique permet d'évaluer
la dispersion autour de la moyenne. Nous devons distinguer deux
cas, selon que nous sommes en présence de toute la population de
façon exhaustive ou que nous disposons seulement d'un échantillon
de réalisations considéré comme représentatif de la population totale.
La formule de la variance dans le cas d'un échantillon
(variance empirique) est donnée par :
Dans le cas du calcul de la variance d'une série
chronologique, la deuxième formule est la seule retenue ; en effet,
nous ne connaissons pas toutes les valeurs, aussi bien les réalisations
futures que celles qui sont très éloignées dans le passé ; la série
chronologique constitue donc un échantillon représentatif de la
série des ventes vraie mais inconnue. Dans la littérature statistique ou économique,
on préfère présenter la racine carrée de la variance appelée écart-type
(sx)
:
Cet écart-type est l'un des indicateurs fondamentaux
de la difficulté à prévoir une chronique, il présente l'avantage
de s'exprimer dans la même unité que l'historique. Pour pouvoir
interpréter sa valeur, il convient de le rapporter à la moyenne.
Coefficient de variation
Le coefficient de variation se définit comme étant
le rapport de l'écart-type à la moyenne calculé à partir de la série
brute :
Typologie des historiques des ventes en fonction
de ce coefficient :
Il rend compte de la difficulté prévisionnelle d'un
historique. Plus il est élevé, plus la variance de la série est
importante rapportée à la moyenne et, donc, plus la tâche du prévisionniste
est a priori délicate. Nous pouvons classer les historiques des
ventes en fonction de ce coefficient :
inférieur à 0,5 : a priori
facile à prévoir,
compris entre 0,5 et 1 : de dispersion moyenne,
supérieur à 1 : la variance de la
série est importante rapportée à sa moyenne
et donc, cette série peut s'avérer difficile à
prévoir.
Néanmoins le coefficient de dispersion de la série
brute ne préjuge pas complètement des difficultés ultérieures :
une série fortement fluctuante peut être largement "expliquée" par
des coefficients saisonniers très marqués et/ou par un facteur explicatif
très influent.